Olivier Hirn et Laurent Harrus, gérants associés et fondateurs de Strategy’s Finance, nous livrent leurs meilleurs conseils pour investir de manière à se protéger de l’inflation.
L’épargne des français en hausse depuis le confinement
Pendant les périodes de confinement, les Français n’ont pas pu consommer et, de fait, ont épargné des montants très importants. Selon la Banque de France, entre mars 2020 et fin juin 2021, ils ont accumulé 157 milliards d’euros de plus qu’habituellement. Ces milliards, pour la plupart, ne sont pas investis et dorment sur des livrets mal rémunérés ou pire sur des comptes courants…
En 2019, l’inflation s’élevait à 1,1%. En 2020, elle n’a été que de 0,5%. Les derniers relevés de l’Insee pour 2021 établissent une inflation annuelle à 2,8%. Ainsi, l’épargne stockée sur des livrets, même rémunérés à 1% à compter du 1er février 2022, perd de la valeur chaque jour.
Comment investir son épargne pour se protéger de l’inflation ?
Bien sûr, il est nécessaire d’avoir une épargne de précaution immédiatement disponible pour faire face aux coups durs. Nous recommandons d’y consacrer une enveloppe de trois à six mois de revenus et jusqu’à 12 mois pour les personnes à revenus très fluctuants. Sur ce montant, on peut accepter un rendement inférieur à l’inflation, l’objectif étant la sécurité et la disponibilité, non pas la plus-value.
Au-delà, afin que le reste de l’épargne financière soit couverte contre une perte de pouvoir d’achat, il faut lui donner des perspectives de rendement plus importantes, et donc l’investir. Nous vous recommandons deux placements cibles à privilégier : l’immobilier et les actions.
Pourquoi privilégier les investissements immobiliers et les actions ?
Avec des taux d’intérêts de crédit historiquement au plus bas, il est encore possible de créer de la valeur avec certains investissements immobiliers de rendement.
Par exemple, s’endetter à un taux fixe de 1% alors que l’inflation est à 2.8% revient à faire supporter à votre banque la plus grande partie de cette inflation. En empruntant le 1er janvier, vous aurez au 31 décembre rendu moins de capital à votre banque (en valeur) que ce qu’elle vous aura prêté. De plus, si vous avez acheté, avec ce prêt, un bien qui délivre un rendement de 4.5% par exemple, vous aurez alors profité pleinement de ce que l’on appelle « l’effet de levier du crédit ». Pour terminer, notez que les indices qui permettent d’actualiser les loyers sont en partie indexés sur l’inflation. Un loyer revalorisé chaque année face à une charge de crédit qui reste fixe vous permet de créer de la valeur.
L’autre solution à privilégier pour se protéger contre l’inflation est l’investissement sur le marché des actions. Les entreprises répercutent les hausses salariales et les hausses des cours des matières premières sur leurs prix de vente. Attention, il est essentiel de prendre soin d’investir dans des entreprises qui ont un avantage concurrentiel fort, un grand savoir-faire technologique par exemple, ou une marque dominante. Ces caractéristiques permettent de faire accepter plus facilement auprès des clients la hausse des prix, de protéger donc la marge et par conséquent les bénéfices distribués aux actionnaires sous forme de dividendes. Si ceux-ci augmentent, d’autres investisseurs souhaiteront acquérir les actions de ces entreprises afin de percevoir également ces dividendes. L’achat massif de ces actions fera alors monter les cours ce qui sera pour vous synonyme de potentielles plus-values sur vos titres…
À l’inverse, une entreprise qui n’arrive pas à se démarquer de ses concurrents sera très certainement attaquée sur son marché et aura du mal à faire accepter une hausse de prix. Sa marge en souffrira et les actionnaires, privés de dividendes, voudront vendre ces actions. Une vente massive des titres fera baisser les cours et l’actionnaire sera perdant.
Afin de gommer les risques liés aux cycles économiques, les investissements en actions doivent se faire sur du long terme; ils doivent être diversifiés et orientés vers des entreprises sélectionnées pour leurs fortes croissances. Les risques cycliques sont généralement très bien rémunérés par les dividendes perçus et les plus-values au terme, le temps est toujours l’allié de l’actionnaire.
Et les assurances-vie ?
Les épargnants détenteurs de « fonds Euro » dans leurs contrats d’assurance vie sont particulièrement concernés par le problème de l’inflation. Chacun sait que les taux de ces fonds Euro baissent continuellement depuis des années et les particuliers, jadis séduits par l’aspect sécuritaire de ces supports, se trouvent maintenant face à un dilemme : ne rien changer et accepter la perte en capital générée par l’inflation ou modifier la gestion de tout ou partie de leurs avoirs pour augmenter le rendement global de leurs contrats.
Un contrat d’assurance vie se gère, se dynamise et parfois se sécurise, des solutions existent, prenez contact avec l’un de nos conseillers en gestion de patrimoine !